Jeyameera ne voulait pas faire d’ études scientifiques. C’est rare pour une médiatrice. Mais cela lui donne un avantage considérable sur ses collègues passionnés par la composition des cailloux ou les différentes espèces d’escargots dès leur plus jeune âge : elle sait quelle réticence peut provoquer les sciences chez une grande partie du public.

Les parents de Jeyameera voulaient qu’elle exerce un « métier d’envergure », explique-t-elle avec un grand sourire mais un peu d’amertume dans la voix. Et quoi de plus sérieux et respectable que les sciences ? Alors, après un rapide passage en faculté de médecine, elle a débuté une licence de chimie. Cette discipline a fini par la passionner, et son désir d’apprendre s’est étendu à d’autres disciplines. Mais son goût pour les débats et la transmission n’était pas satisfait. Maintenant, en tant que médiatrice scientifique, Jeyameera a trouvé son équilibre : elle continue à acquérir des connaissances variées et permet aux différents publics de se les approprier. 

                                                                                          

« Rien ne me fait peur ! »

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Pour Jeyameera, le plus important est que le médiateur et ses interlocuteurs soient au même niveau, qu’ils puissent échanger d’égal à égal. Elle souhaite porter une autre image des sciences que celle d’un scientifique incompréhensible et condescendant qu’elle a rencontré pendant ses études. Un outil de médiation scientifique réussi doit attirer le public par son étrangeté et provoquer la curiosité. Il doit présenter les sciences comme un monde certes bizarre, mais rempli de découvertes potentielles et, finalement, compréhensible par tous. Et Jeyameera est prête à relever le défi. Elle s’exclame, avec auto-dérision, mais résolue à appliquer ses principes : « rien ne me fait peur ! ».

 

Marion  Lavenir