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L'ère du temps, médiation scientifique par les Dealers de Science

Semaine de culture scientifique du 17 au 21 janvier 2017

PORTRAITS DU TEMPS

Ancre 1

Lignes et couleurs éphémères

Artiste graffeur, Alber prend le risque de mettre ses œuvres en difficulté en peignant dans la rue. Entre graffitis éphémères et rapidité d'exécution, portrait d'un passionné.

Le graffiti, un art éphémère par définition, qu’Alber raconte. Originaire du nord de la France, ce passionné pratique cet art urbain depuis son adolescence. Installé à Bordeaux depuis six ans, il passe de mur en mur, joue avec les lignes et colore la ville de ses personnages mystérieux. L’univers d’Alber est unique, il combine les lignes et les couleurs pour créer des portraits plus différents les uns que les autres. Ses lignes favorites sont celles qu’il retrouve dans les profils. Mais ce qu’il aime par-dessus tout, c’est les faire vivre dans la rue, lieu où le temps s’impose : peindre le plus vite possible sans être vu et espérer que son œuvre persiste.

Pour Alber, le graffiti est par nature contraint à être éphémère. L’artiste sait que son œuvre peut être mise en péril par des propriétaires mécontents ou les municipalités. Alber aime prendre ce risque. Au-delà du plaisir de dessiner dans la rue, il aime être à la vue de tous et montrer son style à tous les passants, « c’est un peu comme de la publicité illégale ». De plus en plus de portraits habillent les murs de Bordeaux, lui permettant d’acquérir une reconnaissance et d’être invité à des événements pour peindre légalement. Mais lui, ce qu’il préfère, c’est s’exprimer où il veut et quand il veut par passion. En revanche, il insiste sur le fait que la pratique de l’éphémère n’est pas une volonté du graffeur. « Si ma peinture reste le plus longtemps possible dans la rue, j’en suis très heureux mais je sais aussi qu’elle peut être effacée à tout moment : cela fait partie du jeu. » Pour garder un souvenir de son œuvre, Alber prend le temps d’immortaliser l’instant. « Je prends toujours mon graffiti en photo, cela me permet de conserver mon travail, peut-être que demain tout sera effacé. »

Adrénaline créative

Aimerait-il que cet art urbain soit légalisé ? Non ! Pour lui, il perdrait alors tout son sens. « Si le graffiti devenait légal, je ferais autre chose pour retrouver des sensations. » Bien que la rue soit son terrain de jeu favori, il est à la vue de tous. Il doit donc réaliser son œuvre dans l’urgence. Il ne sait jamais combien de temps il aura. « J’aime me lever le dimanche matin et aller peindre dans la rue par plaisir, mais je sais aussi que je peux très bien me retrouver peu de temps après au commissariat. » Mais c’est cette poussée d’adrénaline que le graffeur, qui cultive son anonymat, recherche et qui fait que chaque mur possède son histoire. Cependant il reste prudent, la rue est un lieu de bonnes et de mauvaises rencontres. Et quand bien même ses dessins disparaissent des murs, Alber ne se laisse pas faire, il en trouve un autre et, armé de ses bombes de couleurs, laisse libre cours à son imagination. Alors ouvrez les yeux, un de ses graffitis n’est peut-être pas loin.

Temps de lecture : 2 minutes

Écrit par Claire Guyot

L'ère du temps, médiation scientifique par les Dealers de Science - Portraits interviews témoignages Alber
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