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L'ère du temps, médiation scientifique par les Dealers de Science

Semaine de culture scientifique du 17 au 21 janvier 2017

PORTRAITS DU TEMPS

Ancre 1
L'ère du temps, médiation scientifique par les Dealers de Science - Portraits interviews témoignages Pierre Bourbon

Temps de lecture : 2 minutes

Écrit par Romain Bertolotti

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Reconstruire l’histoire de la Terre

Pierre Bourbon, géologue en Aquitaine, parle de la notion du temps dans son travail. En datant des roches vieilles de plusieurs millions d’années, il relativise sur la durée de vie de l’Homme sur Terre.

Pour Pierre Bourbon, géologue au BRGM (1) d’Aquitaine, le temps est omniprésent en géologie. Cependant, la notion du temps est tout à fait différente de ce que l’on perçoit au quotidien. L’échelle des temps géologiques découpe l’histoire de la Terre en périodes longues de plusieurs centaines de millions d’années, comme le Jurassique ou le Crétacé. « À cette échelle, trois millions d’années c’est récent. Et l’espèce humaine ne représente qu’un point. » Au fil du temps, la Terre est devenue celle que l’on connaît aujourd’hui. Les mouvements géologiques ont été infimes si l’on se réfère à la vie d’un homme, mais d’énormes changements se sont produits sur de très longues durées. Selon Pierre Bourbon, « les actions de l’Homme sur son environnement, non sans conséquences, sont malgré tout d’une très faible ampleur à l’échelle géologique. En géologie on va chercher à reconstituer le temps. À comprendre les phénomènes physiques qui ont eu lieu à la surface de la Terre et en profondeur. » Pour cela il faut identifier les types de formations géologiques sur lesquelles on se trouve en prélevant des marqueurs témoignant de l’âge des minéraux. Lorsqu’il s’agit de dater la roche, le géologue explique que l’on utilise deux « types » de temps. Premièrement le temps absolu, lorsque l’on peut dater un minéral avec précision, grâce à des procédés chimiques et physiques, faisant notamment appel à la radioactivité.

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Faire parler le contenu de la Terre

 

Au moment où un magma se solidifie et devient une roche, il renferme des minéraux qui vont commencer à libérer de la radioactivité, on les appelle « géochronomètres ». Le taux de radioactivité va évoluer au cours du temps, et son calcul va permettre de déterminer l’âge d’une formation géologique. Puis il y a le temps relatif, c’est « donner une estimation du temps écoulé entre deux formations ». Ce n’est plus la radioactivité qui est utilisée mais d’autres indicateurs comme les fossiles présents dans des dépôts géologiques. « De fil en aiguille, en identifiant ces différents fossiles, il devient possible de classer des couches rocheuses chronologiquement les unes par rapport aux autres. »

Pour obtenir les échantillons, Pierre Bourbon utilise plusieurs méthodes. Il suffit parfois de prélever la roche directement sur le terrain avec un marteau ou un burin. Si l’on veut dater des couches plus profondes, c’est alors le forage et le carottage qui sont employés. Mais il suffit parfois simplement de regarder dans l’eau. Certaines sources proviennent de nappes phréatiques connues des géologues ou des hydrologues. La composition de l’eau renseigne sur la couche géologique dans laquelle elle est contenue. C’est en jonglant avec les différents outils de datation que Pierre Bourbon reconstitue les cartes des formations géologiques. Cependant, malgré les nombreuses connaissances accumulées, « tant que l’on n’aura pas foré tous les dix mètres, on ne connaîtra pas parfaitement notre territoire ».  

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(1) Bureau de recherches géologiques et minières

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