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L'ère du temps, médiation scientifique par les Dealers de Science

Semaine de culture scientifique du 17 au 21 janvier 2017

PORTRAITS DU TEMPS

Ancre 1
L'ère du temps, médiation scientifique par les Dealers de Science - Portraits interviews témoignages Steve et Alexia

Temps de lecture : 2 minutes

Écrit par Sarah Sabri

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Voyager, ou distordre le temps à travers l’espace

Indonésie, Malaisie, Laos, Cambodge, Chili, Argentine, Bolivie, Paraguay... Autant de pays visités par Steve et Alexia, couple de globe-trotters bordelais qui partage son expérience d’une temporalité propre au voyage.

Aventuriers, ce n’est pas vraiment le premier mot qui vient à l’esprit pour qualifier Steve et Alexia, confortablement installés dans leur salon. Ce couple a pourtant traversé de nombreux pays d’Asie du Sud-Est et d’Amérique latine pendant un an de vadrouille. Alors le temps, ils le connaissent, celui qui se tord lorsqu’on change de pays, au gré des cultures, celui qui disparaît quand on libère son poignet de la montre qui l’encercle.

Pour se déconnecter, il leur a fallu au moins trois semaines. Trois semaines avant de ne plus ressentir le temps comme une contrainte. « On n’avait pas de montre et un seul portable. Ne pas avoir l’heure sous les yeux, c’est se libérer de la contrainte du temps », affirme Steve, dont les journées étaient alors rythmées par le Soleil. Levé avec le jour, repas décalés en fonction de l’appétit, il s’est affranchi des normes occidentales. Ce n’est pas l’avis d’Alexia qui aime savoir l’heure qu’il est « par curiosité ». D’ailleurs son estomac, réglé comme une horloge, le lui rappelle constamment !

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Se délier du temps

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Au cours de leur voyage, ce qui les a le plus marqué c’est le temps des trajets. « En France, tu mets deux heures à faire 200 kilomètres, dans certains pays tu peux mettre quatre heures pour faire en 50. » Pour Alexia, ce n’est pas un problème, cela fait partie du voyage. « Aller à Toulouse me semble long pourtant il n’y a que deux heures depuis Bordeaux. Mais passer quatre heures dans un bus pendant le voyage ne me posait pas de problème, il y a les paysages. » Le rapport au temps dans les pays qu’ils ont visités est aussi très différent de celui que l’on a en France. En Indonésie, par exemple, le concept d’horaire est très flou. « Personne n’est capable de dire quand le bus passera, ni combien de temps il mettra à arriver à bon port, c’est comme ça et cela ne stresse personne », rapportent-ils. Même chose au Paraguay. « Nous rejoignions la Bolivie, le bus nous a lâché 100 kilomètres avant la frontière, au milieu de nulle part. Il a fallu attendre celui du lendemain, mais il pouvait passer à 8 h du matin comme à 16 h. »

Dans ces conditions, le temps devient une ressource au même titre que l’argent : si on veut en gagner, il faut le payer, prendre un moyen de transport plus rapide, mais aussi plus cher. Selon Steve, « ce n’est pas le temps qui est de l’argent, mais plutôt l’argent qui est du temps. » Une liberté qu’on s’offre en achetant un billet d’avion. D’ailleurs pour lui, « le temps de l’avion n’existe nulle part ailleurs, on s’y habitue à force de prendre l’avion, il se compte en films et en plateaux repas. »

Malgré tout, l’immersion dans ce temps à part qu’est celui du voyage n’a pas eu une grande influence sur la manière de vivre qu’ont aujourd’hui Steve et Alexia. « Quand on rentre en France, les habitudes reviennent très vite, on rattrape son téléphone, on remonte dans sa voiture, on retourne au travail, c’est comme avant et quelque part cela fait aussi du bien. »

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