PORTRAIT-ROBOT
recherche, numérique et bienveillance
"Aider les autres à défaut de s'aider soi-même”
Hélène Sauzéon
Originaire de Charente-maritime, Hélène Sauzéon est membre de l'équipe Flowers au centre Inria Bordeaux depuis septembre 2018. En parallèle, elle est également professeure en psychologie et sciences cognitives à l'Université de Bordeaux depuis 2014. Son sujet de recherche concerne la cognition quotidienne et ses défaillances chez les personnes atteintes de handicaps d’origine cognitive. C’est à dire concernant les processus par lesquels nous acquérons des connaissances sur notre environnement Elle utilise des technologies numériques comme les objets connectés utilisés pour les smarthomes (« maison intelligente »), des applications mobiles sur tablette, ou encore la réalité virtuelle. « Je me saisis des progrès technologiques pour atteindre mes objectifs cliniques » déclare la spécialiste. En collectant des données numériques et cognitives auprès de ces personnes en perte d’autonomie, elle peut comprendre et évaluer leurs difficultés quotidiennes. Ainsi elle élabore de nouveaux outils d’éducation ou de rééducation utilisables au domicile ou à l’école. Ces données permettent également d’obtenir de la validité sur ses travaux. “Il y a des différences entre ce qui est développé en laboratoire et la réalité” souligne la chercheuse.
Attiser la curiosité des patients
Les outils numériques pourvus d’une adaptation spécifique, peuvent être des leviers puissants d’autonomie et d’inclusion sociale. Ainsi, les recherches d’Hélène Sauzéon sont aussi multiples que ces outils. Comme Virage une application développée pour la réalité virtuelle.
Infos-clés
1996 : Diplôme de psychologue
2002 : Enseignante en psychologie et sciences cognitives, Université de Bordeaux
2009 : Laboratoire Handicap, Activité, Cognition & Santé, Université de Bordeaux
2012 : Centre de Recherche Inria Bordeaux - Sud-Ouest
2018 : Membre du projet Flowers (Inria)
« Si j’étais une machine je serai le robot compagnon du film Robot & Frank de Jake Schreier sorti en 2012, bref un idéal qui n’existe pas encore ».
Grâce à cet outil, l’utilisateur peut explorer des environnements virtuels selon des modalités stimulant sa curiosité afin d’améliorer ses capacité d’apprentissage spatial. La démarche stimule les mécanismes de ce que la chercheuse nomme “la motivation intrinsèque”. C’est à dire la motivation de faire pour soi, et non pas à cause d’un facteur externe qui nous pousse agir. Étudier ce type de motivation associé à la curiosité de l’individu pourrait permettre de mieux comprendre comment modérer les effets du vieillissement sur la mémoire.
Marthe Spielmann