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PORTRAIT-ROBOT

les machines avec parcimonie

« Les machines simplifient mon travail mais en aucun cas ne me remplacent. Pour la qualité de mes plantes et de mes produits, parfois je dois même m’en passer. »

Clémence Fregard

Sur l’exploitation de Clémence Frégard dans le Lot-et-Garonne, l’alambic trône entre les parcelles de plantes aromatiques et médicinales. Cette machine de fabrication artisanale est l’élément central de la ferme, à la fois techniquement et symboliquement. Alimenté par un feu de bois, il transforme le végétal en extraits : l’hydrolat (ou eau florale) et l’huile essentielle. La distillation produit de plus grandes quantités d’hydrolat, qui contient les mêmes molécules que l’huile en plus dilué. « Il a été utilisé pour ses vertus bien avant elle, mais il est moins connu », explique l’agricultrice. Elle en a fait son produit phare.

Clémence Frégard a grandi sur les terres qu’elle travaille aujourd’hui. D’abord persuadée qu’elle ne travaillerait pas sur un tracteur, reprendre la ferme de son père est finalement apparu comme une évidence. En 2011, elle s’installe directement en bio. « Le tracteur et le motoculteur sont les principales machines que j’utilise pour le travail de la terre sur de grandes surfaces et le désherbage entre les rangs qui sont très étroits. Elles sont là pour me simplifier la vie mais ma place reste essentielle », soulève-t-elle. 

Infos-clés

1990 : Première transformation et utilisation de plantes aromatiques et médicinales

2009 : Formations en gestion d’exploitation agricole et en spécialisation de plantes aromatiques et médicinales 

 

2011 : Installation en bio dans la production de plantes aromatiques et médicinales

« Si j’étais une machine, je souhaiterais être celle qui accompagne l’homme dans son quotidien sans avoir d’impact sur la nature, l’environnement et les générations futures. »

L’agricultrice a fait le choix d’utiliser des semences qui donnent au sein d’une même espèce des plantes différentes. Leur sensibilité à l’environnement ne sera pas la même et sur un même rang, certaines feuilles seront abîmées parmi des plants vigoureux.

Aujourd’hui la récolte basée sur un choix esthétique ne peut se faire qu’à l’œil. C’est dans ce détail et cette attention visuelle et olfactive que vient la qualité. « On est vite tenté d’utiliser des machines électriques pour gagner du temps. Mais au-delà des études scientifiques qui le montrent, j’ai pu observer que ces utilisations vont être traumatisantes pour la plante qui va repousser plus lentement, contrairement à un travail à la main ou avec des outils simples qui est plus doux. De plus, sur le long terme, la question du recyclage de la machine se pose ».

Camille Darrigrand

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