PORTRAIT-ROBOT
Une psychologue qui interroge l'industrie 4.0
« Avec les nouvelles technologies, la recherche est en éternelle reconstruction et pourtant on étudie toujours la même chose. »
Léa Fréour
Léa Fréour est doctorante au Laboratoire de psychologie de Bordeaux. Après sa dernière année de licence, elle se dirige vers la psychologie du travail, parce qu'elle pense que le travail occupe une place importante de la vie des gens. « Au travail, chacun peut se développer et se dépasser. » Mais parfois, il peut aussi avoir un impact négatif sur la santé. Il est donc nécessaire d'être en permanence à la recherche des conditions nécessaire à un bon environnement de travail.
Au cours de sa formation, Léa Fréour écrit un mémoire sur la résistance aux nouvelles technologies de la part des individus. Ce phénomène, totalement rationnel, ne doit pas être occulté. Il peut par exemple être le signe qu'un changement n'est pas bien pensé. Suite à cette expérience de recherche, la psychologue se tourne vers une thèse sur l'industrie 4.0. Au cours de ces trois années de recherche, la doctorante va tenter de comprendre comment l'utilisation de ces nouvelles technologies va impacter les emplois et les conditions de travail des employés.
La quatrième révolution industrielle
L'industrie 4.0 correspond à l'introduction des nouvelles technologies dans l'industrie et s'ancre dans le périmètre de la quatrième révolution industrielle. Les trois premières sont dues successivement à l'utilisation du charbon, de l'électricité et de la mécanique puis de l'électronique et des télécommunications. La dernière, mise en évidence au début des années 2010, est celle de la digitalisation. Finalement, le progrès avance très rapidement et les démarches de recherches doivent s'adapter, se renouveler.
Infos-clés
1911 : L'organisation scientifique du travail, inventée par l’ingénieur américain F.Taylor
2016 : Participation à son premier congrès de psychologie
2018 : Début de sa thèse
« Si j'étais une machine, je serais un oiseau robot comme dans Hunger Games ! Comme cela, je serais assez évoluée pour voler et être indépendante. Tout en restant toute petite et libre.»
Dans le cadre de ses recherches, la doctorante va se rapprocher des industries membres du projet « Usines du futur », de la région Nouvelle-Aquitaine. Ce programme vise à accompagner les usines dans une démarche de transition numérique, tout en remettant l'humain au cœur de la relation homme-machine. Face à cette volonté d'évolution, il est évident que les technologies vont bouleverser les emplois. Reste à savoir comment. La doctorante donne rendez-vous dans trois ans pour la réponse.
Pauline Bleunven