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PORTRAIT-ROBOT

Du sextant à internet

« J'ai vécu la révolution de la course au large »

Dominic Vittet

Sur les plages bretonnes dans les années 70, Dominic Vittet a une dizaine d’années. Il s’émerveille de l’espace, de cet horizon bleu qui promet tant de choses à découvrir. Quand à l’approche des tempêtes d’automne, le ciel changeait et que les grandes marées arrivaient, il sentait revenir l’authentique. « C’était comme une fenêtre qui s’ouvrait sur le vrai. »

Ayant développé des liens affectifs forts dans cette région de l’Ouest, il a vite commencé à passer tout son temps libre au bord de l’eau. C’est donc logiquement qu’il décide de rejoindre la formation de chef de base des Glénans à 21 ans. Définitivement pas fait pour tenir sur les bancs d’école, Dominic Vittet se retrouve un an plus tard sur le quai au sens littéral et figuré. Mais de cet échec naîtra l’occasion qui lui permettra de « mettre un pied dans la course » et de goûter à ce qui allait l’animer pendant des années. Il entreprend sa première course au large en reliant Lorient et les Açores par la mer. « J’ai été piqué, je ne l’ai plus jamais quittée. »

Lors de ses premières courses dans les années 80, Dominic Vittet se repère au sextant, un instrument qui permet de planifier sa navigation par rapport à la position des astres. Dans cette même décennie le skipper a vu les bateaux s’équiper de radios par lesquelles les premières cartes météo étaient transmises. Puis elles l’ont été par les premiers téléphones satellites. Depuis, les logiciels de routage n’ont cessé d’évoluer tout comme les ordinateurs en charge de les lire. Actuellement, grâce à leur antenne au sommet de leur mât, les bateaux reçoivent Internet avec le même débit qu’à terre.​

Infos-clés

1983 : Première course en solitaire sur un bateau qu’il a lui même construit

1993 : Gagne la Solitaire du Figaro 

2003 : Gagne la Transat BPE (Saint-Nazaire – Dakar) en double

« Si j’étais une machine je serais un planeur pour la portance de ses ailes, la finesse de pénétration dans un fluide et pour l’espace. Que ce soit en mer ou dans le ciel, la navigation reste unique, c’est une création permanente. »

Aujourd’hui, peu de marins comme Dominic Vittet savent à la fois se servir des dernières technologies et du sextant. Les nouvelles machines remplacent les anciennes techniques. « Soit tu t’adaptes soit tu t’en débarrasses. » Ayant quitté la course mais pas le routage météo qu’il enseigne, il est obligé de s’adapter. Ce qui le tient en haleine dans la maîtrise des technologies, c’est son envie de rester connecté à la mer. 

Jeanne Ysnel

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