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PORTRAIT-ROBOT

À la recherche du maillon manquant

« Au niveau mécanique nous sommes bien avancés, maintenant il faut améliorer la communication entre l’humain et la machine. Sur ce point il y a encore du travail à faire. »

Matthieu Guemann

Doctorant au sein de l’équipe Hybrid à l’Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives d’Aquitaine, Matthieu Guemann a un but précis. Bien qu’il côtoie quotidiennement roboticiens et neurobiologistes, il est kinésithérapeute de formation. Intéressé alors par la rééducation et l’utilisation de prothèses, il découvre la différence frappante entre le potentiel des prothèses robotisées et leur manque d’utilisation auprès des patients amputés. « J’ai voulu comprendre ce problème et apporter des solutions concrètes ». Avec ce but en tête, il se lance dans la recherche clinique. Un stage en laboratoire de recherche au Canada, puis un master 2 de sciences cognitives à Bordeaux le conforte dans ce choix.

Le but de son projet : reconstruire une sensorialité perdue. Il s’explique : « les informations de proprioception, c’est-à-dire la perception de l’orientation du bras dans l’espace, du mouvement et de sa vitesse, ne sont pas rendues par la prothèse. C’est un objet inerte qu’il faut regarder pour contrôler ».

Même les prothèses les plus performantes mécaniquement restent très difficiles à commander. Il est actuellement en train de tester une solution : un système de plusieurs vibreurs placés sur la peau. Chaque vibration donne des informations sur la position de la prothèse dans l’espace. C’est le concept de la substitution sensorielle, le fait de remplacer un sens manquant par un autre. Ici le tactile remplace la proprioception. 

Infos-clés

Juin 2011 : Diplôme de Kinésithérapeute 

Septembre 2014 : Stage de recherche clinique à Montréal

Juin 2016 : Obtention d'une bourse de thèse (de la Direction Générale de l'Armement)

« Si j’étais une machine je serais une montre. J’identifie ses multiples rouages aux différentes professions qui interagissent pour que l’ensemble « tourne ». Je me vois bien être une petite pièce de tout ce système. »

Le doctorant ne travaille pas directement avec des prothèses mais par l’intermédiaire d’une interface virtuelle. Il passe donc énormément de temps sur des machines.

Pour lui dont la profession est centrée sur la relation humaine, cela peut souvent manquer d’interactions « …mais les collègues sont là ».

Tout dépend du but que l’on se donne. « J’essaye d’identifier les besoins des patients, ce que l’on peut obtenir de la machine pour améliorer leur quotidien ». Pouvoir tester les résultats de plusieurs années de recherche sur des patients est très encourageant. « Cela me fait revenir à mon cœur de métier et me donne encore plus envie de continuer ».

Eléonore Govilas

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